Amadeja Knez : faire de sa passion une profession

Amadeja Knez (@amyknez), 26 ans, est tombée amoureuse de la photographie quand elle était enfant. Elle a ensuite fait de sa passion son métier. D’une aventure à l’autre, cette photographe passionnée originaire de Slovénie trouve autant d’inspiration dans les personnes que dans les paysages. Amadeja est tellement attachée à son métier que nous aurions pu parler pendant des jours ! Prenez cette interview comme une intro rapide dans son univers artistique. Bonne lecture !

Parlez-nous de votre parcours, qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir photographe ?  

J’ai commencé la photographie professionnelle il y a 3 ans, mais depuis mon enfance, j’ai toujours eu un intérêt particulier pour les arts en général. J’adorais les musées et je passais beaucoup de temps à dessiner. Mon père voyageait énormément et je me souviens qu’il immortalisait tout avec son appareil photo. Je trouvais cela très inspirant. Pour mes 15 ans, il m’a offert un appareil photo argentique, j’étais tellement heureuse ! Il a senti cet enthousiasme et m’a offert mon premier appareil photo numérique environ un an plus tard. Un tout nouveau monde s’est ouvert à moi : à partir de ce moment-là, je ne me suis plus arrêtée de photographier des choses. C’était comme une vocation intérieure. 

Comment définiriez-vous votre style artistique ?

C’est une question complexe, parce que j’ai l’impression d’être en perpétuel changement et d’évoluer au quotidien à travers la photographie. Peut-être que c’est ce qui caractérise mon style ! Ce qui est certain, c’est que j’aime ce qui est vivant et coloré. Certaines personnes sont attachées à désaturer toutes leurs photos, mais j’aime célébrer la couleur. Ça fait partie de ma personnalité. Je me dis que la nature a tellement de nuances de couleurs à offrir, ce serait dommage de mettre ça de côté !

 

Que pensez-vous des médias sociaux comme plateforme de promotion ? 

Honnêtement, j’essaie de ne pas trop me préoccuper des réseaux sociaux. D’un côté, c’est un outil formidable pour montrer son travail en tant qu’artiste, surtout en ce moment, mais d’un autre côté, j’ai aussi l’impression que cela occupe une trop grande partie de notre temps. Je pense qu’il est important que les gens s’en rendent compte, et j’écris souvent à ce sujet pour partager mon opinion sincère. 

Est-ce que les gens réagissent davantage à un certain type de publication ?

Totalement. Lorsque je partage mes pensées et mes sentiments, les gens ont tendance à être plus réactifs. À contrario, lorsque je prends une nouvelle direction, il semble que les gens aient besoin d’un peu de temps pour s’y habituer. C’est par exemple arrivé lorsque j’ai opté pour une approche minimaliste. De manière générale, j’essaie de remettre en question mes pratiques pour garder les pieds sur terre. Parfois, je me surprends à faire quelque chose que je n’aime pas et je me demande : “Est-ce que je fais ça pour mes followers ou pour moi ?”. En fin de compte, ce qui m’importe le plus c’est de rester fidèle à moi-même. 

Si vous pouviez choisir des moments qui ont fait de vous la photographe que vous êtes aujourd’hui, quels seraient-ils ?

Ma curiosité intérieure dans son ensemble et ma volonté de partager ma vision y sont certainement pour beaucoup. Enfant, ma famille avait des terres à la campagne où nous partions souvent en escapade. En grandissant, je me suis progressivement rendue compte de la beauté dont j’étais entourée et j’ai ressenti le besoin de la partager avec d’autres personnes. Prenez le lever du soleil, par exemple. C’est un moment que j’adore et que je considère comme sacré, mais quand on y pense, combien de personnes se réveillent et prennent le temps de l’admirer ? C’est tellement agréable de pouvoir le partager avec des personnes qui n’ont pas l’occasion de le faire. 

Vos photos illustrent bien votre polyvalence en termes de formats. Quels éléments préférez-vous capturer ? 

J’aime immortaliser les gens, leurs émotions et leurs personnalités. Rencontrer de nouvelles personnes et passer par ce processus est un défi que j’apprécie. C’est difficile parce que les gens ne s’ouvrent généralement pas d’emblée, mais au fur et à mesure que vous passez du temps avec eux, ils baissent progressivement leur garde. Dans le cas des mariages, par exemple, c’est incroyable lorsque les gens vous font suffisamment confiance pour capturer les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Je me sens tellement chanceuse que je pourrais devenir accro à ce sentiment ! J’aime aussi être en pleine nature. C’est thérapeutique. Je peux sortir seule, sans avoir à appeler ou être avec quelqu’un, et photographier tout ce dont j’ai envie. 

Est-ce qu’il y a un endroit que vous n’avez  jamais exploré mais que vous rêvez de photographier ?

La Mongolie serait sur ma liste sans hésiter. Je suis fascinée par le mode de vie des nomades et j’adorerais en faire l’expérience. 

Citez une personne, en vie ou pas, dont vous aimeriez faire le portrait. 

Si j’avais pu réaliser le portrait d’un personnage historique, ça aurait probablement été celui de Sigmund Freud ou Nikola Tesla. Mais en toute transparence, je serais certainement plus intéressée par le fait de discuter de leurs découvertes que par une séance photo ! 

De quelle manière la pandémie vous a-t-elle impacté et comment y avez-vous fait face ?  

Cette situation m’a donné le temps de réfléchir à qui je suis, ce que je veux faire et avec qui je veux le faire. J’ai vu ce moment comme une occasion de grandir et d’apprendre : chaque jour, je travaillais sur ma photographie et mon montage. Donc bizarrement, j’ai l’impression que ça m’a apporté beaucoup de choses positives. En parallèle, j’ai également dû m’adapter à de nombreux changements et repenser mon modèle économique. Heureusement, je ne faisais pas que du travail lié au mariage, j’ai donc pu travailler avec différents clients professionnels et la transition a été plutôt douce. 

Des projets dont vous aimeriez nous parler ?

Bien sûr ! La situation sanitaire nous pousse à travailler avec de nouvelles personnes, parmi lesquelles de nombreux fermiers établis localement. Je suis fière d’avoir participé à une initiative pour les rassembler sur une plateforme en ligne pour commercialiser leurs produits. C’est vraiment un projet qui m’enthousiasme : c’est local, authentique et j’aime l’idée de mettre en avant le travail de ces agriculteurs. D’ailleurs n’hésitez pas à faire un tour sur leur compte Instagram pour plus d’infos !